Splendeurs et misères des médias sociaux

Cycle de vie typique d'un réseau social

Le titre de cet article est un peu ambigu. Il n'est pas en train de dire que les réseau sociaux sont vieux comme concept. Il décrit plutôt un cycle de vie typique des réseaux sociaux et va montrer comment la plupart de ces réseaux sont maintenant vieux (même si le concept qu'ils représentent continue d'être d'actualité), et ils n'ont plus rien à dire désormais.

Après des années d'usage et d'observation des plateformes populaires, j'ai réussi à reconnaître le schéma selon lequel leur cycle de vie est généralement divisé en trois étapes :

  1. Démarrage et croissance
  2. Établissement et consolidation et
  3. Déclin.

Cela dit, je ne parle pas de leur niveau de succès, ni de leur capacité à générer des revenus. Par exemple, Facebook est très décadent, pourtant il génère aujourd'hui plus de revenus que jamais. Alors, quel est le problème ? S'ils continuent à générer des revenus élevés, ils ne sont en rien décadents ! Oui, bien sûr, ils continuent à remplir leur objectif, mais qu'en est-il de vous en tant qu'utilisateur ?

Lorsque je parle d'ascension, de stabilisation et de déclin, je fais référence à la valeur que la plateforme a à offrir à l'utilisateur, en particulier en ce qui concerne l'expérience de l'utilisateur et la perception. Je fais allusion à leur utilité, à leur niveau de contribution pour nous en tant qu'utilisateurs, à notre enthousiasme, à leur utilité réelle, et non à leur rentabilité.

Pour reparler de Facebook, au début, c'était un engouement. Les gens étaient fanatiques et accros, personne n'osait le critiquer. Aujourd'hui, bien que les gens continuent à l'utiliser, Facebook est une source de critiques plus que d'éloges. Les gens le regardent avec méfiance, en partie à cause des problèmes juridiques et des scandales que l'entreprise a générés ces dernières années, et les gens l'utilisent simplement parce qu' « il n'y a rien d'autre ». S'il y avait une concurrence plus équilibrée, s'il y avait des alternatives populaires, ce serait une autre histoire. Mais parlons de la description détaillée des trois étapes.

Les exemples illustrant une étape décadente d'un média social ou d'un autre grand acteur en ligne sont infinis, mais ici, nous n'illustrerons que trois cas pour exprimer clairement l'idée que nous voulons vous transmettre.

Trois études de cas : Facebook, Badoo et Quora.

J'ai choisi ces trois pour illustrer mes propos à l'aide d'études de cas. Ma sélection est basée sur le fait que ces trois plateformes sont suffisamment diverses et partagent des modèles commerciaux très différents, ce qui montre que le créneau spécifique n'est pas le problème et que ces problèmes sont, au contraire, communs, en raison de la nature même des médias sociaux, tels que nous les connaissons aujourd'hui. J'ai des preuves pour montrer comment chacun des trois médias sociaux est passé par ces trois étapes, chacun d'une manière différente mais similaire en fonction de son contenu spécifique et de l'expérience de ses utilisateurs. Vous reconnaîtrez vous-même ce dont je parle, car ce n'est pas un secret. Vous l'avez sûrement remarqué aussi dans chacun de ces sites.

Cas 1: Facebook

Étape de démarrage et croissance:

Comme je l'ai déjà mentionné, au début, Facebook était un engouement. Il n'y avait pas de groupes, pas de chaînes, pas de vidéos, pas d'histoires, simplement chaque personne partageait ses choses et tous ses amis, sans exclusion, voyaient ce que l'utilisateur partageait. C'était l'époque où chaque personne partageait vraiment tout avec ses vrais amis et connaissances qu'elle connaissait dans la vie réelle. Peut-être avec quelques exceptions, mais la règle était bien claire. Je ne dis pas qu'établir une « amitié » avec des inconnus sur les médias sociaux est mauvais en soi, mais c'était la politique la plus importante de Facebook : les utilisateurs, du moins en théorie, ne pouvaient se connecter qu'avec des personnes qu'ils connaissaient réellement. Cet objectif est intéressant, mais très difficile à mettre en œuvre. Facebook a fait des efforts considérables, mais a finalement échoué. Le plus important était que Facebook avait un seul objectif : les utilisateurs étaient là pour partager des choses avec leurs contacts réels. Tout au plus se divertissaient-ils occasionnellement avec des quiz ou divers jeux, que les utilisateurs eux-mêmes pouvaient développer à l'aide de l'API naissante. Mais le média social avait un seul objectif et il l'a bien atteint.

Étape de consolidation:

Les premiers obstacles pour l'utilisateur commencent maintenant. Il n'y a plus de mur d'actualité, il y a maintenant un fil d'actualité où la visibilité de tous les posts est déterminée algorithmiquement. Les gens ne peuvent plus partager ce qu'ils veulent. Si vous violez un droit d'auteur, ils suppriment le post, même si vous avez mis 10 secondes d'une chanson que vous voulez partager avec vos amis, Facebook laissera votre vidéo sans son. Quelque chose qui ne viole absolument aucun droit ni ne nuit au profit de quiconque, mais FB ne comprend pas cela. De même, ils commencent à vous pénaliser pour avoir demandé l'amitié à des personnes que vous ne connaissez pas. Je me souviens qu'une fois, ils ont limité mon compte pour cette raison même, juste pour avoir demandé l'amitié à trop de personnes que Facebook lui-même suggérait mais que je ne connaissais pas dans la vie réelle. À la même période, avec l'ajout de groupes pour vendre des choses, de pages de personnalités publiques et d'autres éléments sans rapport, le but initial est déjà en train de se perdre, nous parlons de la période allant de 2012 à 2017. Maintenant, pour devenir viral, il faut payer, il faut booster son post, disent-ils, si vous mettez un lien dans un post, vous êtes automatiquement « shadow banni », Facebook modifie sa mise en page originale pour la rendre plus similaire à Twitter, nous sommes déjà en 2017, et pour battre la concurrence et rivaliser avec le récemment acheté Instagram, Facebook intègre des vidéos courtes, des reels, des stories, dans un minestrone sans signification qui précipitera le réseau social vers sa phase de déclin. Sans parler des nombreux scandales concernant la vente des données personnelles des utilisateurs sans leur consentement. De plus, le PDG et créateur Mark Zuckerberg, qui depuis 2012 travaille activement à devenir une célébrité, est maintenant perçu avec beaucoup de méfiance par la plupart des utilisateurs.

Étape de déclin:

À ce stade, Facebook a déjà complètement perdu son objectif initial. Les gens l'utilisent désormais plus par habitude que par plaisir ou pour diffuser ou regarder des vies. Trop de faux profils, alors que les jeunes, qui sont à la pointe des tendances, sont désormais sur Instagram, où leurs parents et grands-parents ne peuvent pas voir ce qu'ils font, comme sur Facebook. D'abord Instagram, puis TikTok (parce qu'Instagram rocke moins, du moins en apparence, je n'aime pas du tout l'actitude d'espionnage de TikTok). Parents, grands-parents, faux profils, matériel pornographique, vidéos illégales, arnaques, places de marché, censure, publicité forcée, médiocrité absolue, Facebook veut maitenant embrasser tout sans être rien. Meta l'a fait devenir le média social le plus hypocrite du monde, où l'on peut se faire bannir pour un mot fort, ou parce qu'on a critiqué les LGBT+, mais où l'on tolère silencieusement les vidéos criminelles ou le spam. Zuckerberg se rend compte de tout cela et change le nom de son entreprise qui s'appelle désormais Meta et promeut le Metaverse, une réalité virtuelle qui n'est rien d'autre qu'une dictature woke qui veut déshumaniser les gens avec sa pensée unique et qui est un échec total. Avec un Facebook décadent et un Metaverse qui ne va nulle part, faut-il plaindre Zuckerberg ? Pas du tout. Il est aujourd'hui le deuxième ou troisième homme le plus riche du monde, et même s'il va très mal, j'aimerais ne partager que 1% de ses malheurs.

Non mes amis, nous n'avons pas à plaindre Zuckerberg, nous devons nous plaindre nous-mêmes qui continuons à utiliser ses produits. Je n'ai rien contre Facebook, même si, après tout, ce phénomène est commun à la plupart des médias sociaux, mais à présent, Facebook, - une entité plus puissante que jamais, un média social qui est aujourd'hui le plus utilisé au monde, - est déjà mort sur le plan conceptuel, son sens du marketing s'est fait harakiri, et il a déjà perdu toute signification en tant que média social qui, autrefois - et je dis autrefois parce que je remettrais même cela en question - était emblématique.

Cas 2: Badoo

Étape de démarrage et croissance:

Badoo a démarré fort, non seulement parce qu'il a importé toute sa base d'utilisateurs d'un site de rencontres préexistant, mais aussi parce qu'il était pratiquement l'une des premières plateformes de rencontres gratuites. Il combinait également, du moins au sens social de l'époque, les caractéristiques d'un média social avec celles d'un site de rencontre. Également connu sous le nom de Yamky (ou quelque chose de genre), Badoo offrait tous ses services gratuitement. Les femmes apparaissaient par ordre d'inscription ; aucun algorithme n'influençait votre capacité à trouver des personnes. Il proposait même des fonctionnalités innovantes et avant-gardistes, telles que la possibilité de passer en tête de liste des résultats de recherche toutes les 24 heures, gratuitement. C'était une grande promesse et une menace sérieuse pour les plateformes de rencontres établies comme Match.com ou le célèbre Meetic.com de l'époque.

Étape de consolidation:

Cette étape coïncide avec la période où Badoo a commencé à introduire des services payants sur la plateforme, qui, à l'époque, étaient ce que l'on appelait les « superpouvoirs ». Cela ne veut pas dire que l'introduction de services payants a été une erreur, ni que c'était une mauvaise idée. Nous savons parfaitement qu'une plateforme de rencontres nécessite des investissements considérables en termes de ressources, de développement et d'évolutivité. À long terme, il est impossible pour une telle plateforme de se maintenir sans une monétisation appropriée. L'erreur de Badoo était plutôt d'ordre marketing ; sa méthode consistant à gagner de l'argent après avoir été gratuit comme Facebook n'a pas été bien accueillie par les gens. De plus, les changements constants et les incohérences dans les données (rechercher quelqu'un au Mexique aboutissait à des résultats en République dominicaine ou en Espagne, en raison de villes portant le même nom dans différents pays), que Badoo n'a jamais réglé soit par incapacité ou par indifférence, ne lui font pas vraiment de justice. Une autre erreur grave commise à ce stade a été le manque de considération et d'empathie à l'égard des utilisateurs, en particulier des utilisateurs masculins. Beaucoup de fausses arnaques incontrôlées, beaucoup de profils de mauvaise qualité et un déséquilibre important entre les hommes et les femmes ont contribué à la déception des utilisateurs. Badoo est rapidement devenu le fast food de la rencontre en ligne, et sa mauvaise réputation n'a fait que croître au fil du temps.

Étape de déclin:

Cette étape a commencé lorsque Badoo a progressivement tenté d'imiter le modèle de Tinder, en perdant son essence originale et même ses fonctionnalités. la section « Encounters », s'est progressivement dégradée jusqu'à la mise à jour 2023 du site/application. Désormais, les utilisateurs ne peuvent plus rédiger une description personnelle de plus de 500 caractères, télécharger plus de six photos ou modifier facilement leur photo de profil par défaut. Il n'est plus possible de voter ou de commenter les photos, et la version d'ordinateur ne fonctionne pratiquement plus sans GPS (mais je crois qu'ils ont corrigé cela plus tard). Les Super Pouvoirs sont devenus un Abonnement Premium, ce qui revient au même car Badoo s'est rendu compte de leur impopularité. Les algorithmes font en sorte que seule la section Rencontres affiche des personnes intéressantes, mais il y a une publicité tous les 5 swipes. Dans la section « Découvrir » ou « Personnes proches », seules les personnes dont le profil est similaire au vôtre s'affichent. En d'autres termes, si votre profil a un score faible (ce qui est le cas de la plupart des hommes), vous ne verrez que des profils ayant un score faible, à l'image de Tinder. Cela signifie que la plupart des hommes ne verront que des femmes laides (algorithmiquement parlant). Mais le déclin a atteint son paroxysme lorsque Badoo a fusionné avec Bumble, un site résolument féministe. Cette fusion était clairement une excellente décision pour ses fondateurs, mais un désastre conceptuel pour les utilisateurs. Aujourd'hui, Badoo a non seulement complètement perdu son concept original, mais beaucoup pensent que son association avec Bumble n'est rien d'autre qu'un prélude à sa disparition finale (en se référant, bien sûr, comme toujours, à une destruction conceptuelle, et pas nécessairement à la destruction commerciale de l'entreprise). Le grand nombre d'obstacles à la création de nouveaux comptes Badoo - nécessité d'un numéro de téléphone portable, vérification de la photo à l'aide de méthodes encore peu fiables, et CAPTCHAs presque impossibles, même pour les humains - fait qu'il y a peu de nouveaux utilisateurs. La plateforme est stagnante et n'a rien de nouveau à offrir.

Cas 3: Quora

Étape de démarrage et croissance:

Quora est né de l'idée d'améliorer une plateforme existante :Yahoo ! Answers. Créée par un ancien employé de Facebook, Quora visait à créer une plateforme de médias sociaux de questions-réponses beaucoup plus sérieuse que Yahoo ! Answers, qui regorgeait de questions de mauvaise qualité, d'irrespect et d'insultes. Quora a été conçu pour être une plateforme de médias sociaux où des experts partagent leurs connaissances en satisfaisant la curiosité de tous ceux qui souhaitent poser des questions sur un domaine particulier. Par exemple, vous avez une question d'ordre juridique, médical, scientifique ou général ? Un expert est là pour apporter une réponse vraie et directe. La qualité des réponses était évidemment le principal attrait de la plateforme et, au départ, pour encourager les questions-réponses avec des réponses de qualité, Quora attribuait des points aux questions posées, de sorte que lorsque les points étaient épuisés, les utilisateurs devaient répondre à un certain nombre de questions avant de pouvoir en poser de nouvelles. Comme si cela ne suffisait pas, Quora a lancé un programme de fidélisation qui a stimulé la vanité des rédacteurs (appelant ceux qui écrivaient des réponses « rédacteurs “ pour commencer), et leur avidité, puisque pendant un certain temps, Quora a offert une rémunération pour les réponses, et les meilleurs contributeurs ont reçu des titres comme « Featured Writer » ou même « Top Writer ». En outre, Quora a mis en œuvre la politique BNBR (Be Nice, Be Respectful) afin de modérer les discussions animées qui auraient probablement dégénéré en un manque de respect du même type que celui observé sur Yahoo ! Answers. Mais, comme tout dans la vie, même Quora, la plateforme de médias sociaux intellectuels, a fini par se dégrader complètement.

Étape de consolidation:

Les choses ont commencé à changer lorsque Quora a cessé de rémunérer ses contributeurs et a commencé à pratiquer la censure, en favorisant les contenus alignés sur son agenda politique démocrate et pro-israélien.Tout ce qui ne passait pas le filtre du politiquement correct démocrate californien (PCDC) était «shadow banned», ce qui signifiait qu'il n'aurait pas de visibilité, comme si l'on vendait des boissons gazeuses dans le désert, très utiles pour tout le monde mais que personne ne les trouverait. Bientôt, le média social intellectuel, qui était censé répondre aux intérêts des utilisateurs, a mis en œuvre un algorithme qui décidait, sur la base des intérêts commerciaux et PCDC de la plateforme, quel contenu devait ou ne devait pas être vu. En outre, la politique BNBR est rapidement devenue une arme à double tranchant et un outil de censure. Les utilisateurs ne pouvaient manquer de respect à personne, pas même en cas de légitime défense, pas même après avoir été maltraités par quelqu'un d'autre.

Au milieu de tout cela est apparu le tristement célèbre Quora Partner Program (QPP), qui, au lieu de valoriser les efforts de ceux qui écrivaient des réponses de qualité encyclopédique, payait quelques centimes à ceux qui écrivaient des questions de basse qualité. Cela a conduit à un abus de mauvaises questions, créées dans le seul but de devenir virales et de gagner plus d'argent. Le principal problème n'était pas tant l'idée de payer les gens pour qu'ils posent des questions (absurde, car la véritable valeur réside dans les réponses, même si elles sont acceptables), mais la plus grande erreur a été de privilégier la quantité à la qualité. Les paiements étaient trop faibles pour que les gens se concentrent sur la création d'un contenu de haute qualité. Quora aurait dû être plus sélective, payer pour moins de questions mais permettre à chacun de gagner au moins 5 ou 10 dollars par jour - un minimum de décence. Quora aurait dû reconnaître le QPP comme un travail à temps partiel légitime, et non comme une moquerie. Les utilisateurs les plus intelligents étaient contraints de traduire les réponses les plus populaires, car lorsque vous traduisiez une réponse, vous traduisiez également la question (c'est ainsi que cela fonctionnait), et cette question comptait également pour le QPP. C'était le seul moyen de gagner un peu d'argent. Cependant, Quora a rapidement commencé à boycotter ces tentatives, en imposant diverses pénalités.

Un autre problème à ce stade est que Quora ne permet plus d'expliquer davantage les questions. Ils ont également réduit la longueur de chaque question. Ce faisant, ils les ont médiocrisées. Certaines questions doivent être plus longues pour être vraiment claires, et beaucoup ont besoin d'une explication, d'un peu de contexte. Ne me dites pas qu'il y a des commentaires, personne ne les lit. Ne pas permettre l'explication des questions et réduire la longueur autorisée est une erreur grave qui encourage la superficialité et n'a rien à voir avec le thème de l'avis d'expert.

En bref, à cause de la censure, d'algorithmes trompeurs et opportunistes et d'une abondance de questions de mauvaise qualité et de réponses mal traduites, Quora est tombé presque au niveau vulgaire de Yahoo ! Answers, perdant son objectif initial qui était de rechercher des avis d'experts sur des questions spécifiques. En outre, les aspects visuels et l'interface utilisateur sont restés figés dans un style de développement datant de 2011. Tandis que l'application Quora pour le mobile, pendant longtemps, n'était rien de plus qu'une lente reproduction du site web en mode « web view » (malgré les millions à disposition pour récluter des développeurs professionnels). Le site était lourd, l'interface utilisateur absolument médiocre et dépassée, et même le contenu juridique du site Quora était mal traduit à l'aide de traducteurs automatiques. Mais ce n'était pas le pire, le pire restait à venir.

Étape de déclin:

Vers 2022, en avril si je me souviens bien, au milieu de la déception générale, de l'épuisement et de l'ennui de la plupart de ses utilisateurs, Quora a finalement supprimé le QPP et, quelques temps plus tard, la possibilité de traduire les questions et les réponses. Ce n'est pas parce que Quora a finalement reconnu son erreur ; c'est parce que l'intelligence artificielle et le ChatGPT ont commencé à émerger dans l'œil du public et que Quora a commencé à lancer le « Quora Prompt Generator » (QPG), un but qui générait des questions automatiquement et Poe, un autre bot utilisant l'IA pour répondre à des questions.

Résultat : Que peut-on attendre d'un site de questions-réponses qui génère ses propres questions à l'aide de QPG et y répond lui-même à l'aide de Poe ? Quora n'a plus besoin d'utilisateurs et, en fait, le contenu réel et original est de plus en plus rare. Lorsqu'on ouvre un compte Quora aujourd'hui, on voit essentiellement les mêmes questions et réponses apparaître tout le temps dans une rotation répétitive. Quora est également épuisé, avec son interface inadéquate, son manque de respect et de considération pour ses utilisateurs, et sa politique de censure de plus en plus agressive (vous ne pouvez pas poster de liens dans vos réponses, comme on l'a dit, même en réponse à une question et à son contexte, car plusieurs personnes ont vu leur compte définitivement fermé juste pour avoir posté un lien qui n'était pas de Wikipedia ou d'un autre site web reconnu et notable. Et ils étaient des comptes de valeur, avec milles de réponses prisées qui ont apporté beaucoup à la plateforme). Finalement, ils ont complètement supprimé la possibilité de modifier les sujets d'une question et Quora continue de faire des erreurs en le faisant automatiquement, malgré l'IA. Quora est désormais une véritable relique qui continue à générer de l'argent comme une machine, mais comme tous les autres sites de médias sociaux mentionnés, il n'a plus rien à offrir à l'utilisateur.

Conclusion

En suivant l'histoire de chacune de ces études de cas, bien qu'une certaine subjectivité puisse être présente dans le récit, on se pose automatiquement des questions : Ce type de déclin est-il la fin inévitable de toutes les plateformes de médias sociaux ? Il est évident que rien n'est éternel. Les plateformes de médias sociaux ne font pas exception. Tout, même s'il est rentable, finit par lasser les gens, surtout si des erreurs fatales comme celles que nous avons vues sont commises. Toutefois, si l'on analyse attentivement ces erreurs, il est facile de constater qu'elles ont toutes une racine commune : le succès d'une plateforme de médias sociaux marque toujours le début de son déclin, et la cause est toujours la même. Une fois qu'une plateforme de médias sociaux connaît le succès, rien ne peut l'arrêter, et les utilisateurs cessent d'être importants. C'est l'erreur commune commise par Facebook, Badoo et Quora, chacun de manière différente, mais pas seulement eux, c'est en fait commun à la grande majorité des plateformes. Comment l'éviter ? Très simplement : ne jamais cesser de prendre en compte les utilisateurs. Donnez-leur la priorité dès le début, en établissant dès le départ une politique où l'utilisateur est aussi important que le client.

Quoi ? L'utilisateur n'est-il pas le client ? Cela peut surprendre la plupart des gens, mais non, l’utilisateur n’a jamais été le client ! Sur les réseaux sociaux, l’utilisateur est un produit. Les clients paient, ils achètent. Mais sur un réseau social, l’utilisateur accède à ces services gratuitement car il est en réalité un vecteur qui fournit à la plateforme une source indirecte de revenus provenant des investisseurs — ceux qui paient pour faire publier leurs publicités, adaptées aux préférences de l’utilisateur. Si un utilisateur, par ses interactions sur les réseaux sociaux, montre un intérêt pour certains types de sujets ou de produits, il trouvera de la publicité adaptée à ces goûts et centres d’intérêt. Si, en tant qu’utilisateur, j’aime les sports nautiques, par exemple, la plateforme de réseaux sociaux me montrera presque toujours des publicités pour des services, des produits ou des activités liés aux sports nautiques. Il est rare qu’un utilisateur ne s’intéresse qu’à une seule chose. Les utilisateurs ont normalement un large éventail d’intérêts. Et toute la publicité visible sur les plateformes de réseaux sociaux est conçue pour refléter ces intérêts. Ce sont des publicités personnalisées pour chaque utilisateur. La pratique commerciale a montré que ces stratégies marketing fonctionnent et rapportent des profits énormes aux plateformes de réseaux sociaux, en plus du commerce des données personnelles des utilisateurs, qui, malgré tout ce que vous pourriez lire et toutes les lois qui existent, ne sont appliquées sévèrement que pour punir les petites entreprises et les petits sites web. Une plateforme comme Facebook, cependant, n’arrêtera jamais de violer ces lois et ne paiera jamais pour ces violations, tout comme toutes les grandes plateformes de réseaux sociaux, qui ont le droit légal d’envoyer du spam tous les jours.

Cependant, l'utilisateur est un acteur commercial qui pourrait avoir un rôle plus actif, être un peu moins un produit et un peu plus un client, jouir d'une plus grande importance et considération car, en fin de compte, l'utilisateur est le moteur de tout. Il attire les annonceurs et, c'est lui qui, à la fin, achète les produits. Par conséquent, si les utilisateurs n'attirent pas les entreprises et si les entreprises ne génèrent pas de revenus pour les plateformes, le succès ne serait pas possible ou ne durerait pas longtemps. C'est pourquoi il est essentiel de ne jamais cesser de prendre en compte l'utilisateur final. Il est ainsi possible d'éviter la plupart des erreurs commises par les plateformes de médias sociaux entre les phases de consolidation et de déclin, et d'éviter ou de retarder ce déclin autant que possible. En fin de compte, tout le monde en profite. Les plateformes de médias sociaux encore en phase de lancement devraient en tenir compte.

A propos de l'auteur

L'auteur Danil Ren

Danil Ren

est développeur web, webmaster, créateur de contenu et expert en tourisme. Il travaille en tant que partenaire indépendant pour la société canadienne Ionenet S.A. depuis 2003. Il a également travaillé pour La Coronación S.A., agence de voyage réceptive à Cuba, en tant que partenaire de 2003 à 2010 et, actuellement, il continue à travailler en tant qu'indépendant.
« Lorsqu'une traduction a été faite par l'auteur original », dit-il, « ce n'est pas vraiment une traduction, juste une autre version du même écrit. Ce sont les seules traductions qui ne trahissent pas ! ». Pour toute question, vous pouvez le contacter en remplissant le formulaire suivant ce formulaire de contact ou dans l'un des médias sociaux mentionnés sur ce site.Vous pouvez également visiter notre page sur nous pour en savoir plus.